Un analyste financier à Montréal peut toucher chaque année un salaire inférieur de 20 % à celui d’un collègue basé à Calgary, pour un poste équivalent. Les écarts ne s’arrêtent pas là : primes de performance, expérience ou expertise dans l’énergie ou la fintech font bondir les revenus de plusieurs dizaines de milliers de dollars. À l’aube de 2025, la pression concurrentielle entre grandes institutions et jeunes pousses promet de remodeler le paysage des rémunérations.
Combien gagne réellement un analyste financier au Canada en 2024 ?
Sur le terrain canadien, le salaire d’un analyste financier évolue au gré des sources et des situations concrètes. D’après Indeed, la moyenne annuelle s’établit à 70 890 $ CA. Glassdoor avance un montant plus bas, à 61 483 $ CA, tandis que Jobillico annonce 75 093 $ CA. Au Québec, la référence Métiers et professions du Québec évoque un salaire moyen de 70 000 $ CA par an. Pour sa part, le Guichet Emploi retient un taux horaire de 38,46 $ CA dans la province.
Cette diversité de chiffres reflète un marché traversé par de multiples facteurs. Expérience, diplôme, secteur et province influencent fortement la rémunération. Un jeune diplômé à Toronto ne part pas du même point qu’un analyste chevronné spécialisé en gestion de fonds à Calgary. Mais il n’y a pas que la paie mensuelle qui compte : bonus, primes, indemnités, stock-options et avantages comme l’assurance santé ou une retraite bonifiée viennent compléter le tableau.
En 2024, la finance canadienne mise sur la spécialisation et la mobilité. Les analystes qui évoluent dans les grandes institutions, les sociétés d’assurance ou les cabinets de conseil profitent souvent de conditions supérieures à la moyenne nationale.
Voici un aperçu des fourchettes de rémunération selon les sources consultées :
- Salaire moyen (Canada) : entre 61 000 $ CA et 75 000 $ CA/an
- Salaire au Québec : environ 70 000 $ CA/an
- Rémunération horaire (Québec, 2021) : 38,46 $ CA/h
À travers le Canada, les salaires des analystes financiers ne se ressemblent pas, chaque parcours, chaque secteur, chaque province impose sa marque. Les écarts observés d’une source à l’autre soulignent la vitalité d’un marché qui récompense l’expertise et la capacité à évoluer.
Différences de salaires selon l’expérience, la localisation et le secteur d’activité
Un analyste financier au Canada ne suit pas une grille universelle. L’expérience joue un rôle déterminant : un profil junior commence rarement au-delà de 50 000 $ CA, tandis qu’un expert dans une grande institution ou un cabinet reconnu peut dépasser les 90 000 $ CA, bonus et primes inclus. Les premiers pas sont souvent marqués par une progression rapide, avant d’atteindre un plateau à mesure que l’ancienneté s’installe.
La localisation pèse aussi lourd dans la balance. À Toronto et Vancouver, hauts lieux de la finance, les salaires dépassent généralement la moyenne nationale. Montréal arrive juste derrière, avec des chiffres proches du seuil québécois de 70 000 $ CA selon Métiers et professions du Québec. Dans les provinces moins peuplées, la rémunération tend à baisser, reflet d’un bassin d’emploi plus restreint et d’un coût de la vie réduit.
Le secteur d’activité façonne également la grille de salaire. Les analystes qui exercent dans l’assurance, la gestion de fonds ou les grandes banques bénéficient souvent de packages plus généreux, agrémentés de bonus et d’avantages supplémentaires. Les cabinets de conseil de renom, tels que McKinsey, BCG ou les Big Four, proposent des rémunérations attractives mais imposent un rythme soutenu. À l’inverse, les PME misent sur d’autres atouts, comme une autonomie plus grande ou des perspectives d’évolution moins balisées, mais proposent souvent des salaires plus modestes.
Voici les principaux facteurs qui expliquent les écarts de rémunération observés :
- Expérience : progression accélérée au début, puis stabilisation avec l’ancienneté
- Lieu de travail : net avantage pour les grandes villes par rapport aux régions moins densément peuplées
- Secteur : la finance institutionnelle, le conseil et l’assurance se disputent le haut du classement
Marché de l’emploi et perspectives salariales pour les analystes financiers en 2025
Le marché de l’emploi des analystes financiers au Canada affiche une vigueur remarquable. Les données du gouvernement fédéral annoncent un équilibre stable entre offres et demandes sur la période 2019-2028, ce qui conforte l’attractivité du secteur auprès des jeunes diplômés. Les postes ne manquent pas, surtout dans les grands centres urbains où banques, groupes industriels et sociétés d’assurance recrutent activement. À titre d’exemple, 30 % des étudiants québécois décrochent un premier poste avant même la fin de leurs études, et 40 % trouvent un emploi dans les trois mois après l’obtention de leur diplôme.
Les employeurs affichent une nette préférence pour les candidats titulaires de diplômes avancés : MBA, masters spécialisés en finance, ou certifications reconnues comme le CFA. Des organismes tels que l’Autorité des marchés financiers au Québec, la Commission des valeurs mobilières au Manitoba ou l’Institute of Chartered Financial Analysts jouent un rôle de référence pour valider les compétences et ouvrir les portes de la profession.
Face à la transformation rapide des métiers, digitalisation, analyse de données, nouvelles exigences réglementaires, les opportunités de progression salariale se multiplient pour les analystes financiers. Les employeurs, bien conscients de la compétition pour attirer les meilleurs profils, revoient à la hausse les packages proposés : primes, bonus, stock-options, avantages en nature. Cette dynamique se vérifie tant dans les grandes institutions que dans les cabinets de conseil, qui misent sur la polyvalence et la mobilité de leurs équipes pour répondre à une demande toujours croissante.
La trajectoire d’un analyste financier au Canada n’a rien d’une ligne droite : elle épouse les contours d’un marché réactif, avide de compétences pointues et de profils capables de s’adapter. Ceux qui sauront anticiper les évolutions du secteur et se former en continu ont toutes les cartes en main pour façonner leur avenir professionnel.